Yoga et course à pied sont-ils compatibles ?

Mon expérience yoga en tant que « runneuse »

Lorsque j’ai commencé le yoga en 2017, je faisais beaucoup de course à pied, randonnées et trail running. Mes premiers cours de yoga m’ont fait réaliser à quel point mes jambes étaient raides ! J’étais incapable de toucher mes orteils avec mes doigts tout en gardant les jambes tendues !

Certaines postures m’étaient même complètement inaccessibles :

  • L’angle ouvert assis : j’arrivais à peine à tenir assise et mon dos était complétement vouté… alors de là à tenter de me pencher en avant, c’était tout simplement mission impossible !
Mon angle ouvert assis (Upavistha Konasana) aujourd’hui
  • Le triangle inversé : c’était presque une posture de torture pour moi ! Cette posture m’a fait découvrir la présence de muscles complétement insoupçonnés à l’extérieur de mes jambes. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire mal quand on les étire !
Mon triangle inversé (Parivrtta Trikonasana) aujourd’hui

Je passe évidemment sur le fait que je me sentais souvent ridicule pendant les cours de yoga.  Avoir des jambes aussi raides que des branches d’arbre quand les autres étudiants sont pour la plupart souples comme de la pâte à modeler, ça ne donne pas envie de persévérer !

En m’étirant régulièrement, j’ai cependant gagné en flexibilité rapidement. Mes doigts se sont rapprochés du sol centimètre par centimètre. Et puis le grand jour est arrivé.

Instant émotion.

Roulement de tambour.

Je n’en souviens comme si c’était hier : mon cœur a raté un battement le jour ou mes doigts ont enfin touché mes orteils.

J’ai mis la course à pied en pause pour le yoga

Quand j’ai fait ma première formation de prof de yoga, j’ai demandé à l’instructeur comment je pouvais améliorer la flexibilité de mes jambes. Il m’a conseillé d’arrêter la course à pied, les randonnées et le trail running le temps de la formation de prof.

Ah. Je ne m’en suis pas réjouis.

Mais il avait raison.

Faut-il arrêter la course à pied pour être plus souple des jambes ?

OUI et NON.

Si la souplesse est votre priorité, mettez la course à pied en pause

La course à pied, la randonnée et le trail running sollicitent et renforcent les muscles des jambes. Par définition, le renforcement musculaire consiste en une contraction des muscles. Ils deviennent donc plus petits.

L’étirement est un mouvement opposé puisqu’il s’agit d’allonger les muscles.

Pour résumer, plus on renforce les muscles et plus il est difficile de les étirer.

Lorsque l’on arrête la course à pied, il devient plus facile d’étirer les muscles et de gagner en flexibilité.

Mon point de vue : si votre priorité du moment est de gagner en flexibilité dans les jambes, je vous recommande effectivement de faire une pause, ou a minima de ralentir les activités qui musclent les jambes. Vos muscles vont se détendre et s’étireront plus facilement.

Mais ce n’est pas indispensable !

Course à pied et yoga sont tout à fait compatibles !

J’ai arrêté la course à pied quand j’ai commencé ma formation de prof car ma priorité était de travailler sur ma souplesse à ce moment-là.

Je considère néanmoins que la course à pied et le yoga sont tout à fait compatibles. Ce sont même des activités complémentaires.

  • Avec la course à pied, on développe le renforcement musculaire des jambes, des fessiers et, dans une moindre mesure, de la ceinture abdominale.
  • Avec le yoga, on étire et on assouplit les muscles !  Note : il y a aussi des renforcements musculaires en yoga mais en tant que runner, vous trouverez un bénéfice essentiellement dans les étirements.

Des études ont d’ailleurs mis en avant que le yoga accélère la récupération musculaire. Les étirements favorisent la récupération en éliminant plus rapidement les toxines, l’acide lactique, et donc les courbatures.

La course à pied m’aide à réparer des blessures musculaires

Lorsque j’ai commencé à pratiquer le yoga, toute seule dans mon salon, je ne faisais pas particulièrement preuve de bienveillance à l’égard de mon corps. Je me poussais beaucoup (trop) dans les étirements, alors que mes muscles étaient vraiment raides. La conséquence de cela, c’est que je me suis fait une déchirure musculaire des ischios-jambiers de la jambe droite.  

J’en paie encore le prix aujourd’hui. 3 ans plus tard, ma jambe droite est moins souple que ma jambe gauche. Et surtout, cette blessure me fait toujours mal quand j’étire ce muscle. C’est quand même dommage.

Le seul remède naturel que j’ai trouvé, c’est la course à pied. Cela me surprenait au début : comment se fait-il que la course à pied apaise mes douleurs de déchirement musculaire ?

En y réfléchissant, c’est assez logique en fait : mon muscle est déchiré à force de trop l’étirer. Grace à la course à pied, je renforce le muscle et reconstruis des fibres musculaires autour de cette blessure.

Je pense que je garderai toujours une faiblesse dans cette jambe mais je sais comment gérer la douleur et trouver le bon équilibre entre étirement et renforcement.

La pratique de la course à pied est un atout pour certaines postures de yoga

On considère souvent le yoga comme étant la pratique d’étirements musculaires. Or, le yoga est plus que cela. De nombreuses postures de yoga requièrent de l’équilibre et de la force : dans les jambes, les abdos, les bras, etc.

La pratique de la course à pied muscle les jambes et indirectement la ceinture abdominale. Les runners ont donc un avantage concurrentiel pour réaliser certaines postures qui requièrent :

  • Des abdos, ex. : planche et planche latérale.
  • De la force dans les jambes, ex. Guerrier 1, Guerrier 2
  • Un sens de l’équilibre (mobilisation des muscles des jambes et abdos), ex. : posture de l’arbre, guerrier 3, etc.

Si les runners ont en plus de la force dans les bras, ils seront doués pour les postures d’arm balance, c’est-à-dire d’équilibre sur les bras. Mes postures préférées !

Pour aller plus loin, retrouvez nos vidéos et outils sur le thème du yoga et de la psychologie.

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