
Si l’on se force dans son travail, ce n’est pas le bon
Comment reconnaitre l’épuisement professionnel ou ‘burnout’
Pourquoi est-ce un problème de se forcer dans son travail ? Il semble communément accepté que travail soit synonyme d’effort, parfois de mal-être et de souffrance. Nous acceptons tout cela comme étant normal. Et puis un jour, l’épuisement professionnel ou burnout pointe le bout de son nez et nous sombrons dans un profond état de malaise physique et mental. Pourquoi nous retrouvons nous dans cette situation d’épuisement professionnel ? Comment éviter l’épuisement professionnel ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Mais tout d’abord, voici un exemple de situation de la vie courante qui illustre très bien que si l’on se force dans son travail, alors ce n’est pas le bon !
Si les chaussures font mal aux pieds, ce n’est pas la bonne taille ou le bon modèle
Vos chaussures sont magnifiques. Elles vous font de jolis pieds et les talons vertigineux rendent vos copines complètement jalouses (c’est le but ultime, non ?). Pourtant, ce que personne ne voit, c’est que ces chaussures VOUS DEFONCENT LES PANARDS ! Pour reprendre une réplique très à propos de Leila Bekti dans le film Tout ce qui brille : c’est « le Kosovo dans vos yep ! ».
Maintenant imaginez une autre situation. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite…
Si le travail génère du mal-être, ce n’est pas le bon cadre ou le bon emploi
Vous occupez un super poste dans une super boite : responsable de quelque chose de très important dans une boite très importante du CAC 40. De quoi donner le change en société. Pourtant, ce que personne ne voit, c’est que chaque jour, lorsque le réveil sonne, vous êtes épuisé, stressé, dépité à l’idée de la journée qui s’annonce. La même boule au ventre désagréable surgit chaque matin et ne vous quitte pas. Autrement dit, c’est le Kosovo dans votre bide.
Vous voyez les similitudes entre les histoires de chaussures et de travail ?
Lorsque l’on doit forcer pour entrer dans une paire de chaussures, c’est que ce n’est pas la bonne taille ou le bon modèle. Lorsque l’on doit se forcer dans un travail, c’est que ce n’est pas le bon format ou le bon cadre.
Pourquoi l’épuisement professionnel est-il un véritable problème ?
Être dans l’effort permanent épuise nos ressources physiques et mentales
Imaginons devoir porter nos chaussures inconfortables chaque jour de l’année, alors même que les blessures de la veille sont encore fraiches et non cicatrisées. Au-delà du risque non négligeable d’amputation des deux pieds (ce qui, en soi, règlerait le problème des chaussures), une telle situation serait également douloureuse mentalement du fait des pensées et émotions négatives qui y sont associées.
Dans le domaine professionnel, c’est la même chose. La répétition dans la durée des situations d’effort intense génère des symptômes destructeurs pour le corps et le mental : baisse de motivation, troubles du sommeil, fatigue chronique, irritabilité, tristesse, repli sur soi, prise ou perte de poids, tensions musculaires, agressivité, dévalorisation de soi, problèmes de concentration, etc. Ce sont précisément les symptômes de l’ épuisement professionnel ou burnout.
Nous passons à côté de nos talents innés !

L’énergie que l’on utilise à réaliser des activités qui ne sont pas naturelles pour nous est monumentale. C’est autant d’énergie en moins pour accomplir des tâches qui nous sont naturelles et pour lesquelles on a de véritables talents, voire même des dons innés dont on n’a même plus conscience ! L’exemple pris par Albert Einstein est parfait pour illustrer ce sujet :
Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.
Albert Einstein
Il y a ceux parmi nous qui sont naturellement à l’aise et qui s’éclatent dans leur environnement professionnel et dans leur fonction, tels des poissons dans l’eau. Et puis il y a les autres. Ces derniers ne sont pas forcement mauvais dans ce qu’ils font, c’est même parfois le contraire. Mais ils brûlent des quantités d’énergie énormes dans un rôle qui ne leur convient pas.
On a tous dans notre entourage cet ami ou collègue qui a un don. Une aisance incroyable dans la prise de parole en public, ce don de bullshiter d’embarquer son auditoire et attirer la sympathie des uns et des autres. De mon côté, quelle que soit la quantité d’énergie que je pourrais consacrer à mon processus d’apprentissage, je ne parviendrais jamais à ce niveau. Ce n’est simplement pas mon environnement.
Pourquoi se retrouve-t-on dans des situations d’épuisement professionnel ?
Pourquoi s’épuiser à grimper aux arbres plutôt que de nager pépouze dans l’eau comme le poisson d’Albert ? Parce qu’on ne se connait pas bien. Nous connaissons mal nos forces et tout ce qui fait de nous des personnes talentueuses dans un domaine donné. Souvent, nous agissons en fonction de ce que la société ou nos parents attendent de nous. Parfois, nous faisons des choix en fonction de ce que nous aimerions être mais que nous ne sommes pas en réalité (acheter la même robe que Kate Middleton et avoir l’air d’un sac dedans).
A plusieurs reprises, j’ai passé des tests de personnalité dans le cadre de processus de recrutement. Et systématiquement, je répondais aux tests en fonction de ce que l’employeur attendait de moi, plutôt de ce que j’étais vraiment. J’étais recrutée et j’étais contente, du moins pour un certain temps… C’est épuisant de passer sa vie à dissimuler et façonner sa personnalité pour correspondre à un rôle qui n’est pas le sien !

Comment éviter l’épuisement professionnel ?
Une méthode en cinq étapes
- Lister les activités répétitives de notre travail sur une feuille. Les activités ponctuelles ne comptent par car elles sont rarement sources d’épuisement sur le long terme.
- Pour chacune de ces tâches, indiquer une note de 1 à 10 pour le niveau d’effort physique et mental fourni. Il s’agit d’une note subjective qui prend en compte le ressenti pendant et après la réalisation de la tâche. La note la plus élevée correspond à un niveau d’effort intense associé à des émotions négatives : épuisement physique et psychologique, tensions dans le corps, irritation, tristesse, colère, tentative de défenestration (c’est un exemple, ne le faites pas), etc.
- Entourez en vert les activités qui requièrent le moins d’effort (note de 0 à 4) et en rouge celles qui en requièrent le plus (note de 6 à 10).
- Observer les résultats, puis considérer des solutions pour optimiser le nombre et la fréquence des activités en vert et diminuer/ déléguer/ remplacer les activités en rouge (si toutefois c’est possible par la nature du poste et de l’entreprise).
- Essayer de creuser les raisons profondes pour lesquelles les activités rouges sont en rouge et les vertes en vert.
Ce sont des points de réflexion essentiels dans le choix du prochain poste, de la prochaine entreprise, voire même de sa reconversion professionnelle. De quoi vous éviter de sombrer dans le syndrome d’épuisement professionnel.
Ce que ça a donné pour moi
Dans mon cas, en tant qu’ancienne auditrice interne, les activités d’analyse de données et de rédaction de rapports sont plutôt vertes car j’aime travailler seule, me plonger dans un sujet pour en extraire des faits saillants et les mettre en forme dans des rapports. Je ne dis pas que ça me fait fondamentalement vibrer (sans blague…) mais je suis à l’aise là-dedans.
En revanche, je mettrais en rouge toutes les activités liées aux réunions de direction car je n’ai aucun intérêt pour les enjeux politiques (mais je suis la première à solliciter les derniers ragots) et que les discussions de groupe m’épuisent physiquement et psychologiquement (sauf à ce qu’elles se déroulent en Happy Hour et en bonne compagnie). De quoi me donner des billes dans le cadre de ma réflexion professionnelle.
On s’épuise aussi avec un gros salaire ?

La notion de ‘récompense’ joue un rôle non négligeable dans la perception des efforts fournis dans la mesure où l’on est généralement plus disposé à accepter un effort répétitif intense si la récompense est élevée : salaire, reconnaissance, liberté, cadre de travail, etc. J’ai cependant un point de vue personnel sur ce sujet : même si la récompense (ex. : un salaire élevé) est à la hauteur des efforts intenses fournis, la situation n’est pas durable sur le long terme. Plus précisément, je pense que l’on accepte de fournir les efforts uniquement si l’on a une date de fin en tête. Par exemple : « ok, je vais prendre cher sur ce poste mais je vais mettre pas mal d’argent de côté pendant deux ans et après, j’arrête ! » Et si vous voulez un autre point de vue très personnel : deux ans, c’est long !
C’est généralement dans ces moments-là que les gens partent en tour du monde, montent un élevage de chèvres dans le Larzac ou deviennent prof de yoga dans un pays exotique… Mais ils ne vous diront JAMAIS qu’ils étaient en situation d’épuisement professionnel 😉
Arrêtons de nous épuiser dans des activités qui ne nous correspondent pas !
Il est normal de devoir faire des efforts dans la vie : faire à manger, la vaisselle, s’épiler un mois sur deux, etc. Parfois on fait le choix et l’effort délibéré d’apprendre à jouer un instrument de musique même si on n’a aucun talent prédisposé pour cela, mais juste parce qu’on en a envie et que ça nous fait plaisir. En revanche, lorsqu’il s’agit du domaine professionnel, je ne pense pas qu’il soit judicieux de choisir un domaine où l’on soit en effort permanent (les efforts ponctuels étant tout à fait normaux). Nous passons une grande partie de notre vie au travail alors évitons de nous épuiser le corps et le mental dans des activités qui ne nous correspondent pas.
Identifier ses talents et ses forces crée une liberté incroyable car elle ouvre le champ des possibles ; la bonne nouvelle étant que de nombreux métiers et domaines professionnels requièrent les talents que sont les nôtres !
C’est ainsi que j’ai reconverti mes talents (tous relatifs soient-ils) de rédaction de rapports d’audit en rédaction d’articles de blog. Le tout, sans avoir à parler à personne (sauf Happy Hour évidemment) ! 😉
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